J’ai vu un certain philosophe français médiatisé sillonner les plateaux télévisés (sans jamais faire face à un spécialiste pour lui donner la réplique) en brandissant une feuille contenant des passages coraniques (avec une certaine liberté dans la traduction) tels que: « exterminez les incrédules[1] jusqu’au dernier », « Ô Prophète encourage les croyants au combat », « Frappez-les sur le cou et aux jointures », « tuez-les là où vous les trouverez »… autant de passages qui, cités de cette façon, donnent la chair de poule et démontreraient, selon ce philosophe, que le Coran serait un livre violent, sanguinaire qui fait l’apologie de la violence. Or, citer des passages coraniques en les isolant de l’ensemble de l’énoncé (le fil du discours) et en faisant abstraction de leur contexte de révélation est une manipulation grotesque et une malhonnêteté intellectuelle déconcertante.
[1] – laissant entendre que le Coran appellerait à exterminer tous les non-musulmans, alors que le verset de la sourate « le butin » (en notant la mauvaise traduction qu’il utilise) concerne un contexte de guerre, à savoir la bataille de Badr. Le terme « incrédules » est limité aux idolâtres mecquois (l’ennemi) et ne peut être compris d’une manière générale.