Aucun livre sacré n’a célébré la grandeur de Dieu comme l’a fait le Coran. Aucun livre n’a autant rappelé Son omniscience, Sa sagesse infinie, Son omnipotence, Sa volonté globalisante, l’immensité de Sa création, Sa vaste miséricorde et les manifestations de Sa divinité. Aucun n’a autant appelé à L’adorer comme il se doit, à revenir vers Lui, à espérer Sa grâce, à redouter la réalisation de Sa justice, à se soumettre à Lui, à Lui vouer un culte exclusif, à L’aimer de toute son âme, à ressentir Sa proximité, et à ressentir une envie ardente de le rencontrer. Aucun n’a autant appelé à s’employer à Le remercier, à L’adorer, à s’en remettre à Lui, à endurer Ses épreuves et à accepter Son décret.
Aucun livre n’a fait ceci d’une manière aussi abondante et aussi éloquente.
En ouvrant le moshaf, on y trouve l’ouverture du Livre, récitée à chaque rak’a des cinq Prières obligatoires : « Louange à Allah, Seigneur de l’univers. Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, Maître du Jour de la rétribution. C’est Toi [Seul] que nous adorons, et c’est Toi [Seul] dont nous implorons secours. Guide-nous dans le droit chemin, le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés. »
La dernière page du moshaf contient les trois dernières sourates : le monothéisme pur (al-ikhlas), l’aube naissante (al-falaq), et les gens (an-nas) qui vient clôturer le Livre : « Dis : Je cherche protection auprès du Seigneur des hommes. Le Souverain des hommes, Dieu des hommes… ».
Entre l’ouverture du Livre et sa fin, il n’existe pas une seule page ne contenant pas de glorification de Dieu, affirmant Sa grandeur, Sa majesté, Sa beauté et Sa perfection, purgeant notre conception de Dieu de toute insuffisance et de toute imperfection.
Le Coran a évoqué le nom de Dieu (Allah) 2697 fois ; quant aux pronoms qui se rapportent à Lui, ils sont innombrables, de même que Ses noms comme : Le Tout Miséricordieux le Très Miséricordieux, l’Omniscient, le Sage, le Très Elevé, l’Auditant, le Voyant, le Doux, le Parfaitement Connaisseur, en plus du terme Maître (rab) annexé à d’autres mots (Maître de l’univers, Maître des gens…). Sans oublier Ses actions : C’est Lui qui crée, qui dispense la subsistance, qui accorde les bienfaits, qui fait subir les dommages, donne la vie, la reprend…
Tout cela, parce que Dieu a révélé le Coran pour que Ses créatures Le connaissent, L’aiment pour les bienfaits qu’Il leur accorde, suivent Sa voie et L’adorent comme il se doit.
C’est pourquoi, le coran précise que la première mission de l’être humain consiste à adorer Dieu : « Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. » (51 : 56).
En effet, c’est Dieu qui a créé l’être humain. C’est Lui qui lui octroie sa substance, administre sa vie et le comble de bienfaits innombrables : « Et si vous comptiez les bienfaits d’Allah, vous ne sauriez les dénombrer » (14 : 34) et (16 : 18). Parmi Ses bienfaits : l’existence, la subsistance, la raison, la volonté, la science, la capacité, la vue, l’ouïe, l’expression (orale et écrite), l’assujettissement de l’univers à l’être humain…
Dieu dit en rappelant Ses bienfaits : « Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l’homme d’une adhérence. Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume [le calame], a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas. » (96 : 1 – 5).
« Le Tout Miséricordieux. Il a enseigné le Coran. Il a créé l’homme. Il lui a appris à s’exprimer clairement. » (55 : 1 – 4).
« Ne lui avons-Nous pas assigné deux yeux, et une langue et deux lèvres ? » (90 : 8 – 9).
« Ô hommes ! Rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous : existe-t-il en dehors d’Allah, un créateur qui du ciel et de la terre vous attribue votre subsistance ? » (35 : 3).
« Ne voyez-vous pas qu’Allah vous a assujetti ce qui est dans les cieux et sur la terre ? Et Il vous a comblés de Ses bienfaits apparents et cachés. » (31 : 20).
Il est donc du droit du pourvoyeur de tout bienfait et du dispensateur de tout bien d’être remercié, évoqué et obéi, et cela ne peut se réaliser qu’à travers l’adoration exclusive : « Ô hommes ! Adorez votre Seigneur, qui vous a créés vous et ceux qui vous ont précédés. Ainsi atteindriez-vous la piété. C’est Lui qui vous a fait la terre pour lit, et le ciel pour toit ; qui précipite la pluie du ciel et par elle fait surgir toutes sortes de fruits pour vous nourrir, ne Lui cherchez donc pas des égaux, alors que vous savez (tout cela). » (2 : 21 – 22).
Aucune religion n’a insisté sur l’adoration de Dieu comme l’islam. En effet, l’islam a ordonné d’adorer Dieu et a incité à le faire. Il a lié l’être humain à son créateur par plusieurs formes d’adoration : des adorations quotidiennes comme les cinq Prières (salat) ; hebdomadaires comme la Prière du vendredi ; annuelles comme le jeûne du Ramadan ; une fois dans sa vie comme le Pèlerinage.
Parmi les actes d’adoration obligatoires, certaines relèvent de l’obligation individuelle comme les quatre actes cultuels (la Prière, la zakât, le jeûne et le Pèlerinage), et les actes à dimensions sociales comme : la bienfaisance envers les parents, les proches, les orphelins, les pauvres, le voisin, l’étranger de passage.
D’autres relèvent de l’obligation collective, si un groupe d’individus l’accomplissent, les autres en sont dispensés, comme la Prière mortuaire, les actes de solidarité entre les membres de la société, la construction d’une force économique et dissuasive, la formation de spécialistes et savants dans tous les domaines de la vie et de la religion…
Certains actes d’adoration sont physiques, actifs comme la Prière, par abstinence comme le jeûne. D’autres sont financiers comme la zakât, quand d’autres sont à la fois physiques et financiers comme le Pèlerinage et la ‘Omra.
Certains actes d’adoration sont surérogatoires comme les prières surérogatoires, le jeûne surérogatoire, l’aumône, l’invocation de Dieu (dhikr), l’imploration de Dieu (dou’a), la récitation du Coran…
Tous ces actes d’adoration visent à préparer le musulman à atteindre la piété (taqwa) : « Ô hommes ! Adorez votre Seigneur, qui vous a créés vous et ceux qui vous ont précédés. Ainsi atteindriez-vous la piété » (2 : 20).