Le Coran est le Livre de toute la religion dans la mesure où il traite de tous les éléments de celle-ci. C’est du Coran que l’on puise la croyance (‘aqida), l’adoration (‘ibada), la morale (akhlaq) et le domaine législatif (tashri’).
Le Coran est le Livre de toute la religion dans la mesure où il traite de tous les éléments de celle-ci. C’est du Coran que l’on puise la croyance (‘aqida), l’adoration (‘ibada), la morale (akhlaq) et le domaine législatif (tashri’).
Quiconque désire connaître la croyance musulmane pure, claire, dynamique, interpellant à la fois l’intellect et le cœur, qu’il la puise du Coran.
Dans l’exposition de la croyance, le Coran ne se contente pas d’énoncer de simples informations. Il présente également des preuves rationnelles afin de l’établir et répondre aux sceptiques et aux négateurs.
En effet, le Coran s’adresse à plusieurs types d’individus, parmi eux :
Il était donc nécessaire de répondre à tous ces négateurs.
Ainsi, le Coran a apporté des arguments rationnels prouvant l’existence de Dieu en faisant allusion à la loi de causalité (ou la cause finale) ou du finalisme : « Ont-ils été créés à partir de rien ou sont-ils eux les créateurs ? Ou ont-ils créé les cieux et la terre ? » (52 : 35 – 36), « En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour les doués d’intelligence » (3 : 190), « N’ont-ils donc pas observé le ciel au-dessus d’eux, comment Nous l’avons bâti et embelli ; et comment il est sans fissures ? Et la terre, Nous l’avons étendue et Nous y avons enfoncé fermement des montagnes et y avons fait pousser toutes sortes de magnifiques couples de [végétaux], à titre d’appel à la clairvoyance et un rappel pour tout serviteur repentant. » (50 : 6 – 8).
Il a établi des arguments prouvant l’unicité de Dieu, qui est l’essence-même de la croyance musulmane : l’unicité des actions, et l’unicité de l’adoration.
Quant à l’unicité des actions (wihadaniyyat al-af’al), les polythéistes mecquois le reconnaissaient : « Si tu leur demandes : « Qui a créé les cieux et la terre, et assujetti le soleil et la lune ? », ils diront très certainement : « Allah. » » (29 : 61), « « Dis : « Qui vous attribue de la nourriture du ciel et de la terre ? Qui détient l’ouïe et la vue, et qui fait sortir le vivant du mort et fait sortir le mort du vivant, et qui administre tout ? » Ils diront : « Allah. » Dis alors : « Ne Le craignez-vous donc pas ? » » (10 : 31).
Le Coran apporte les preuves établissant le monothéisme de plusieurs manières :
« S’il y avait dans le ciel et la terre des divinités autre qu’Allah, tous deux seraient certes dans le désordre. » (21 : 22).
« Allah ne S’est point attribué d’enfant et il n’existe point de divinité avec Lui ; sinon, chaque divinité s’en irait avec ce qu’elle a créé, et certaines seraient supérieures aux autres. (Gloire et pureté) à Allah ! Il est Supérieur à tout ce qu’ils décrivent. » (23 : 91).
« Dis : « S’il y avait des divinités avec Lui, comme ils le disent, elles auraient alors cherché un chemin [pour atteindre] le Détenteur du Trône. » » (17: 42).
Le Coran se sert de l’unicité des actions afin d’établir l’unicité de l’adoration. En effet, puisque Dieu est Le Maître de toute chose, Le Créateur de toute chose, Le Dispensateur de toute subsistance, Celui qui donne la vie, Celui qui donne la mort, Celui qui administre tout. Il mérite d’être adoré, sans rien Lui associer, et de Lui vouer exclusivement tous les actes d’adorations.
Après avoir établi Sa divinité et l’unicité de Ses actions et le fait qu’Il soit le Créateur de l’univers et de l’être humain, Dieu dit : « Tel est Allah votre Seigneur. Adorez-Le donc. » (10 : 3), « Voilà Allah, votre Seigneur ! Il n’y a de divinité que Lui, Créateur de tout. Adorez-Le donc. » (6 : 102).
Le Coran expose le monothéisme sous tous ses aspects : l’unicité d’essence, l’unicité des actions, l’unicité de l’adoration, l’unicité des attributs et l’unicité du pouvoir de légiférer.
Il expose également les noms divins et les attributs divins afin de lier le cœur à son Créateur de manière à L’aimer, à ressentir Sa proximité, à s’en remettre à Lui, à placer son espoir en Lui, à Le craindre, à trouver la sérénité dans Son évocation et à L’adorer comme si tu Le voyais, car si tu ne Le vois pas, Lui, te voit !
Le Coran aborde également la notion de la prophétie, du message et des messagers, ainsi que le phénomène de la révélation et de sa possibilité rationnelle : « Est-il étonnant pour les gens, que Nous ayons révélé à un homme d’entre eux ? » (10 : 2).
Il répond à ceux qui nient le fait qu’un messager puisse être un être : « Dis : « S’il y avait sur terre des Anges marchant tranquillement, Nous aurions certes fait descendre sur eux du ciel un Ange-Messager. » (17 : 95).
Il indique l’objectif de l’envoi des messagers et précise leur mission : « en tant que messagers, annonciateurs et avertisseurs, afin qu’après la venue des messagers il n’y eût pour les gens point d’argument devant Allah. » (4 : 165), « Nous avons effectivement envoyé Nos Messagers avec des preuves évidentes, et fait descendre avec eux le Livre et la balance, afin que les gens établissent la justice. » (57: 25).
A travers les récits des prophètes, le Coran indique que tous les messagers ont appelé au monothéisme et se sont opposés au polythéisme qui a altéré la raison et le comportement des gens et a corrompu leur vie : « Et Nous n’avons envoyé avant toi aucun Messager à qui Nous n’ayons révélé : « Point de divinité en dehors de Moi. Adorez-Moi donc. » » (21 : 25), « Nous avons envoyé dans chaque communauté un Messager, [pour leur dire] : « Adorez Allah et écartez-vous du Tâghût » ». (16 : 36).
Le Coran indique également que les prophètes se sont tous opposés à toutes les formes de corruption dans leur société, qu’elle soit politique, économique ou éthique, comme nous pouvons le constater d’après les récits de Houd, Salih, Lot, Shou’ayb et Moïse.
D’ailleurs, il a fait de la réforme et de l’éradication de la corruption et du désordre une finalité suprême. Dieu dit, en relatant les propos de Son prophète Shou’ayb : « Je ne veux que la réforme, autant que je le puis. Et ma réussite ne dépend que de Dieu » (11 : 88). Il dit également : « Et Moïse dit à Aaron son frère : « Remplace-moi auprès de mon peuple et agis en bien, et ne suis pas le sentier des corrupteurs » » (7 : 142), « Pharaon était hautain sur terre ; il répartit en clans ses habitants, afin d’abuser de la faiblesse de l’un d’eux : Il égorgeait leurs fils et laissait vivantes leurs femmes. Il était vraiment parmi les fauteurs de désordre » (28 : 4). Il dit en évoquant la loi divine que Shou’ayb apporta à son peuple : « Donnez donc la pleine mesure et le poids et ne donnez pas aux gens moins que ce qui leur est dû. Et ne commettez pas de corruption sur terre après sa réforme » (7 : 85).
Il dit dans un autre verset : « Ne semez pas de trouble sur terre comme des fauteurs de désordre » (2 : 60). En relatant les propos de son prophète Salih envoyé au peuple de Thamoud, Il dit : « Ne semez pas de trouble sur terre comme des fauteurs de désordre » (7 : 74).
Dieu dit en s’adressant à la communauté musulmane : « Et ne commettez pas de corruption sur terre après sa réforme » (7 : 56).
Il dit également : « Dès qu’il tourne le dos, il parcourt la terre pour y semer le désordre et saccager culture et bétail. Et Dieu n’aime pas le désordre » (2 : 205), « Si vous vous détournez, ne risquez-vous pas de semer la corruption sur terre et de rompre vos liens de parenté ? Ce sont ceux-là que Dieu a maudits, a rendus sourds et a rendu leurs yeux aveugles » (47 : 22 – 23).
Le Coran apporte aussi des arguments prouvant la véracité de la prophétie (noubouwwa) de Mohammad (ﷺ) : « Et ceux qui ne croient pas disent : « Tu n’es pas un Messager. » Dis : « Allah suffit, comme témoin entre vous et moi, et ceux qui ont la connaissance du Livre (sont aussi témoins) » » (13 : 43), « Ne leur suffit-il donc point que Nous ayons fait descendre sur toi le Livre et qu’il leur soit récité ? » (29 : 51).
Le Coran répond à ceux qui pensent que la résurrection serait impossible : « Il cite pour Nous un exemple, tandis qu’il oublie sa propre création ; il dit : « Qui va redonner la vie à des ossements une fois réduits en poussière ? » Dis : « Celui qui les a créés une première fois, leur redonnera la vie. » Il Se connaît parfaitement à toute création. C’est Lui qui, de l’arbre vert, a fait pour vous du feu, et voilà que de cela vous allumez. Celui qui a créé les cieux et la terre ne sera-t-Il pas capable de créer leur pareil ? Oh que si ! Et Il est le grand Créateur, l’Omniscient. » (36 : 78 – 81), « Et c’est Lui qui commence la création puis la refait ; et cela Lui est plus facile. » (30 : 27).
Si le Coran est la première source de la croyance musulmane, il en est de même pour le domaine législatif. L’islam est une croyance traduite par l’action. Le terme ‘aqida exprime la croyance ou la foi, le terme shari’a exprime l’action qu’elle relève du rapport de l’être humain à Son Seigneur (comme les actes d’adoration), du rapport de l’être humain avec sa famille (en tant qu’époux (se), père, mère, enfant ou proche parent), des différents rapports sociaux, civils, économiques et politiques au sein de la même société, ou des rapports internationaux.
On peut remarquer que le Coran se tait à propos de certaines choses. Il s’agit de ce qui change en fonction du temps, du lieu et du contexte, comme la forme de la gouvernance et les procédures judiciaires. Parfois, il énonce le principe sans aborder ni les détails ni les modalités, à l’instar de la consultation (shoura) dans le domaine social et politique, l’application de la justice dans le domaine judiciaire…
Lorsque le Coran aborde les détails, il s’agit de questions immuables qui ne changent pas en fonction du temps, du lieu, des habitudes et du contexte, comme les questions relatives à la famille, le mariage, le divorce, et les mesures (héritage, périodes de viduités, sanctions pénales…).
L’observation de toutes ces lois est une obligation pour tout musulman, de tout temps et en tout lieu, car c’est Dieu qui les a légiférées et c’est Lui qui est le plus à même de connaître Ses créatures, ce qui est dans leur intérêt et ce qui leur procure le bonheur ici-bas et dans l’au-delà : « Allah distingue celui qui sème le désordre de celui qui fait le bien. » (2 : 220), « Ne connaît-Il pas ce qu’Il a créé alors que c’est Lui le Compatissant, le Parfaitement Connaisseur ? » (67 : 14).
Tout musulman habité par la foi, qui a cru en Dieu en tant que Seigneur, à l’islam en tant que religion et en Mohammad (ﷺ) en tant que Messager, se doit de s’y soumettre : « La seule parole des croyants, quand on les appelle vers Allah et Son messager, pour que celui-ci juge parmi eux, est : « Nous avons entendu et nous avons obéi. » Et voilà ceux qui réussissent. » (24 : 51).
La loi coranique est caractérisée par la souplesse. Elle est venue ôter les fardeaux et les jougs imposés aux peuples antérieurs. C’est pourquoi le Messager de Dieu (ﷺ) fut décrit ainsi : « Il leur ordonne le convenable, leur défend le blâmable, leur rend licites les bonnes choses, leur interdit les mauvaises, et leur ôte le fardeau et les jougs qui étaient sur eux. » (7 : 157).
Dieu dit :
« Allah ne veut pas vous imposer quelque gêne, mais Il veut vous purifier et parfaire sur vous Son bienfait. Peut-être serez-vous reconnaissants. » (5 : 6).
« Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous » (2 : 185).
« Allah veut vous alléger (les obligations,) car l’homme a été créé faible. » (4 : 28).
« Ceci est un allègement de la part de votre Seigneur, et une miséricorde » (2 : 178).
Cette souplesse se manifeste notamment par :
La Loi coranique est une Loi logique et intelligible car toutes les prescriptions sont liées à des causes intelligibles. Il ne s’agit pas d’arrêtés inintelligibles, dénués de cause ou de finalité, dont le seul objectif est l’imposition de fardeaux ! Il s’agit de versets adressés, selon les expressions coraniques, « aux gens qui raisonnent », « aux gens qui méditent », « aux gens qui savent », « aux gens doués d’intelligence ».
C’est également une Loi qui pourvoit aux intérêts des êtres humains, ici-bas et dans l’au-delà. En effet, le Législateur se passe du monde entier. Il instaure des lois dans l’intérêt et pour le bien des êtres humains, qu’ils le savent ou l’ignorent, dans ce qu’ils aiment et dans ce qu’ils n’aiment pas. Les lois de Dieu ne sont pas soumises aux passions des gens : « Il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose alors qu’elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle vous est mauvaise. C’est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas. » (2 : 216).
De la même façon que le Coran traite de la croyance et du domaine législatif, il traite également de la morale, qu’il s’agisse de la morale qui relève du rapport à Dieu (akhlaq rabbaniyya) (les valeurs spirituelles), qui renforce la piété, comme : la sincérité, se réfugier auprès de lui, s’en remettre à Lui, l’espérance de Sa miséricorde, la crainte de Son châtiment, la pudeur vis-à-vis de Lui, la gratitude face à Ses bienfaits, la patience face à Ses épreuves, l’acceptation de Son décret (qada), L’aimer, ressentir Sa proximité, préférer l’au-delà à ici-bas (le renoncement)… ou de la morale qui relève du rapport à autrui (akhlaq insaniyya) (les valeurs humaines), indispensable pour le vivre ensemble, comme : la véracité, le respect du dépôt, la générosité, le courage, la modestie, la loyauté, la pudeur, la chasteté, l’indulgence, la patience, la justice, la bienfaisance, la miséricorde, la bienfaisance envers les parents, l’entretien des liens de parenté, le bon voisinage, la tolérance avec l’autre, l’altruisme, l’entraide, le respect du plus âgé, la compassion envers le plus jeune, prendre soin de l’orphelin, nourrir l’affamé et inciter à le faire, octroyer le droit de chacun…
Le Coran considère les deux types de valeurs morales, spirituelles et humaines, comme faisant partie de la plénitude de la foi et de la piété. C’est pourquoi, dans le Coran, la croyance est souvent traduite par l’action, incarnée par de nobles caractères et comportements, vis-à-vis de Dieu, ou avec les gens.
« Les vrais croyants sont ceux dont les cœurs frémissent quand on mentionne Allah. Et quand Ses versets leur sont récités, cela fait augmenter leur foi. Et ils placent leur confiance en leur Seigneur. Ceux qui accomplissent la Salat et qui dépensent [dans le sentier d’Allah] de ce que Nous leur avons attribué. Ceux-là sont, véritablement les croyants » (8 : 2 – 4).
« Bienheureux sont certes les croyants, ceux qui sont humbles dans leur Salat, qui se tournent des futilités, qui s’acquittent de la Zakat, et qui préservent leurs sexes [de tout rapport], si ce n’est qu’avec leurs épouses ou les esclaves qu’ils possèdent, car là vraiment, on ne peut les blâmer ; alors que ceux qui cherchent au-delà de ces limites sont des transgresseurs ; et qui veillent à la sauvegarde des dépôts confiés à eux et honorent leurs engagements » (23 : 1 – 8).
En indiquant le sens véritable de la notion de bir (bienfaisance ou bonté pieuse) et après avoir mentionné la bienfaisance ou la bonté pieuse en matière de croyance, d’adoration, d’action et de morale, le Coran dit : « Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu’ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux ! » (2 : 177).
Par ailleurs, Dieu dit en décrivant la perte de foi : « Seuls forgent le mensonge ceux qui ne croient pas aux versets d’Allah ; et tels sont les menteurs. » (16 : 105).
En décrivant ceux que Dieu aime, méritant son soutien, en mettant en avant leurs nobles caractères : « Et Allah aime les gens bienfaisants. » (3 : 148), « Et Allah aime les endurants. » (3 : 146), « Allah aime ceux qui se repentent, et Il aime ceux qui se purifient » (2 : 222), « Certes, Allah est avec ceux qui [L’] ont craint avec piété et ceux qui sont bienfaisants. » (16 : 128).
Par contre, ceux qui adoptent le contraire de ces caractères, ils seront privés de Son amour et de Sa guidance : « Allah n’aime pas les traîtres. » (8 : 58), « Allah ne guide pas la ruse des traîtres. » (12 : 52), « Allah n’aime pas les injustes » (3 : 140), « Allah n’aime pas les semeurs de désordre. » (5 : 64), « Allah n’aime pas le présomptueux plein de gloriole. » (31 : 18).
Pour se rendre compte de l’importance qu’accorde le Coran à la morale et au bon comportement, il suffit de de voir qu’il en fait un fruit principal des actes cultuels : « En vérité la Salat préserve de la turpitude et du blâmable. » (29 : 45), « Prélève de leurs biens une Sadaqâ par laquelle tu les purifies et les bénis » (9 : 103), « Ô les croyants ! On vous a prescrit as-Siyâm comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété » (2 : 183).