Le Livre de la vie et de l’humanité

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Le Livre de la vie et de l'humanité

Un Livre universel

Le Coran est un message universel destiné au monde entier, de tout temps et en tout lieu. Son message n’est pas limité aux arabes de l’Arabie de l’époque. Ce n’est pas un livre destiné à une ethnie plutôt qu’à une autre, à une couleur plutôt qu’à une autre, à une région plutôt qu’à une autre ni à une catégorie particulière d’êtres humains. C’est le Livre du Seigneur des Hommes, adressés à tous les Hommes. Ceci est une vérité catégorique et un élément reconnu essentiel et impératif à la religion (ma’loum min ad-din bi ad-daroura).

Les preuves de cela sont innombrables, en voici quelques-unes :

Dieu dit en s’adressant à Son Messager : « Et Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers » (21 : 107).

« Et Nous ne t’avons envoyé qu’en tant qu’annonciateur et avertisseur pour toute l’humanité » (34 : 28).

« Dis: « Ô hommes^[1] ! Je suis pour vous tous le Messager d’Allah » (7 : 158).

« Qu’on exalte la Bénédiction de Celui qui a fait descendre le Livre de Discernement sur Son serviteur, afin qu’il soit un avertisseur à l’univers » (25 : 1).

Dans plusieurs sourates on y lit l’expression « Ceci n’est qu’un rappel pour l’univers ».

Le Livre de la vie

Le Coran est le Livre de la vie ; une table de loi qui englobe tous les aspects de la vie. Dieu l’a décrit comme étant un exposé de toute chose : « Et Nous avons fait descendre sur toi le Livre, comme un exposé explicite de toute chose, ainsi qu’un guide, une grâce et une bonne annonce aux Musulmans. » (16: 89). Il dit aussi : « Ce n’est point là un récit fabriqué. C’est au contraire la confirmation de ce qui existait déjà avant lui, un exposé détaillé de toute chose, un guide et une miséricorde pour des gens qui croient. » (12 : 111).

Le Coran n’est pas un livre de théologie exposant uniquement la croyance et l’adoration. Ce n’est pas un livre d’éthique traitant exclusivement des vertus et des bienséances. Ce n’est pas non plus un livre de droit qui n’expose que les lois et les systèmes juridiques. Le Coran est tout cela à la fois, et au-delà de tout cela, dans une combinaison unique, et un arrangement merveilleux.

Prenons par exemple ce verset : « Et quand vous divorcez d’avec vos épouses, et que leur délai expire, alors ne les empêchez pas de renouer avec leurs époux, s’ils s’agréent l’un l’autre, et conformément à la bienséance. Voilà à quoi est exhorté celui d’entre vous qui croit en Allah et au Jour dernier. Ceci est plus décent et plus pur pour vous. Et Allah sait, alors que vous ne savez pas. » (2 : 231 – 232).

Comment classer ces deux versets ? Ils comprennent à la fois des prescriptions relatives à la famille, une éducation morale, des orientations religieuses, un rappel de l’au-delà et une affirmation de l’omniscience de Dieu. Doit-on les classer dans la catégorie de la législation, de l’éducation, de la croyance ou des bienséances ? En vérité, ces versets traitent de tout cela en même temps.

Un Livre adressé à l’humain dans toutes ses dimensions

La globalité du Coran est telle qu’il ne s’adresse pas uniquement à l’intellect de l’être humain, ni exclusivement à son cœur. Il s’adresse à l’être humain dans ses dimensions. Il interpelle l’intellect et fait vibrer le cœur en même temps. Lorsqu’on lit ces versets : « Ô homme ! Qu’est-ce qui t’a trompé au sujet de ton Seigneur, le Noble, qui t’a créé, puis modelé et constitué harmonieusement ? Il t’a façonné dans la forme qu’Il a voulue. » (82 : 6 – 8), on constate qu’il s’adresse à son intellect ainsi que son cœur et son âme.

De même, le Coran ne s’adresse pas à une seule catégorie d’individus ayant une tendance particulière au niveau rationnel ou émotionnel. Il s’adresse à tous les individus et répond à toutes les tendances humaines saines, dans un équilibre d’une perfection que Seul Son révélateur est en mesure de réaliser.

– Celui qui en quête des vérités rationnelles trouvera dans le Coran ce qui répond à son attente puisqu’il entend les versets faire l’éloge de raison, convier à méditer la création et appeler à ne se fier qu’aux preuves rationnelles dans ce qui relève du raisonnement rationnel : « Dis : « Donnez votre preuve, si vous êtes véridiques. »» (2 : 11, et 27 : 64).

A l’observation et à l’expérimentation dans le domaine matériel : « N’ont-ils pas médité sur le royaume des cieux et de la terre, et toute chose qu’Allah a créée » (7 : 185), « Dis : « Parcourez la terre et voyez comment Il a commencé la création. » » (29 : 20).

A la vérification des sources narratives dans le domaine des informations : « Apportez-moi un Livre antérieur à celui-ci (le Coran) ou même un vestige d’une science, si vous êtes véridiques. » (46 : 4).

Le Coran incite la raison à réfuter la conjecture, et le fait de suivre les passions et d’imiter aveuglement, et à rejeter l’imitation aveugle des ancêtres, des dirigeants ou des notables.

Il suffit pour se rendre compte de l’importance accordée à la raison par le Coran, de remarquer que les dérivés du terme ‘aql (raison), comme : ya’qiloun (ils raisonnent), ta’qiloun (vous raisonnez), sont mentionnés 58 fois ; les dérivés du terme fikr (réflexion), sont évoqués 17 fois et le terme al-albab (les doués d’intelligence) est cité 16 fois.

– Quiconque est en quête de spiritualité trouvera dans le Coran de quoi satisfaire son penchant, nourrir son âme et rassasier son aspiration spirituelle, comme cela se manifeste dans le récit de Moïse et al-Khadir à propos desquels Dieu dit : « Ils trouvèrent l’un de Nos serviteurs à qui Nous avions donné une grâce, de Notre part, et à qui Nous avions enseigné une science émanant de Nous. » (18 : 65).

– Quiconque est en quête de foi (iman) trouvera dans le discours coranique de quoi construire une foi éclairée en Dieu, en ses messages, en Sa rencontre et en Sa rétribution, et dissiper la négation et le doute.

– Celui qui tient aux valeurs morales trouvera dans le Coran son but recherché. En effet, la morale occupe une partie considérable dans le Coran^[2].

– Quiconque est sensible à l’art, l’esthétique et la beauté trouvera dans le Coran de quoi nourrir sa sensibilité artistique. En effet, le Coran attire l’attention sur la contemplation de la beauté du ciel : « Certes Nous avons placé dans le ciel des constellations et Nous l’avons embelli pour ceux qui regardent. » (15 : 16), « Nous avons effectivement embelli le ciel le plus proche avec des lampes [des étoiles] » (67 : 5) ; la beauté de la nature : « Nous y faisons descendre de l’eau elle remue, se gonfle, et fait pousser toutes sortes de splendides couples de végétaux. » (22 : 5), « Nous avons fait pousser des jardins pleins de beauté » (27 : 60) ; la beauté des animaux : « Ils vous paraissent beaux quand vous les ramenez, le soir, et aussi le matin quand vous les lâchez pour le pâturage. » (16 : 6) ; la beauté de l’être humain : « et vous a donné votre forme et quelle belle forme Il vous a donnée ! » (64 : 3) ; et la beauté de toutes les créatures : « Telle est l’œuvre d’Allah qui a tout façonné à la perfection. » (27 : 88).

En plus de la beauté intrinsèque que comporte le style coranique dans sa composition, son arrangement, sa forme et son contenu.

[1] – J’ai entendu un « islamologue » dire que le Coran a été révélé uniquement et exclusivement aux gens de la Mecque et de Médine et que le « an-nas » désigne spécifiquement ces gens. Ce qui ne tient pas du tout sur le plan linguistique. En effet, dans ce verset et le précédent, le terme arabe utilisé est « an-nas », précédé de l’article «ال » qui exprime, selon les règles de la langue arabe, la généralité . Il s’agit donc des gens, de tous les gens (l’humanité) de tout temps, en tout lieu. La règle est que le terme général doit être compris dans sa généralité sauf s’il existe un indice impliquant une particularité. Il n’est donc pas permis de dire que l’article « » exprime la particularité (al-‘ahd) car aucun indice ne permet de le soutenir.

[2] – cf Draz, Mohamed ‘Abdalla, La morale dans du Coran