Lorsque l’alcool subit une fermentation et se transforme en vinaigre naturellement, il devient licite et pur par consensus.
Et si la fermentation a été provoquée par un traitement et par une action volontaire, par exemple, par l’ajout de sel, de pain, d’oignon, de vinaigre ou d’un produit chimique, les jurisconsultes « fouqaha » divergent à ce sujet.
Certains estiment qu’il est pur et consommable, grâce à la transformation de son état et la disparition de l’attribut l’interdisant. D’autres estiment qu’il n’est pas pur et que sa consommation et son utilisation sont interdites, car on nous a ordonné de nous écarter de l’alcool, or son autorisation nous en rapproche.
Après avoir passé en revue les arguments des deux parties, le Conseil a opté pour le premier avis, à savoir, la pureté et la licéité de l’utilisation du vinaigre car la fermentation a fait disparaître l’attribut sur lequel est fondé l’interdiction qui est l’enivrement, et apparaître l’attribut le rendant bon à la consommation puisqu’il renferme un intérêt au niveau de l’alimentation, de la médication et autre.
En effet, la cause de l’impureté et de l’interdiction qui est l’enivrement a disparu, or, l’application ou la non application de la prescription est en fonction de l’existence ou de la non-existence de sa cause.
Cela est confirmé par le hadith : « Quel excellent assaisonnement que le vinaigre »[1], sans faire la distinction entre un vinaigre et un autre, et sans nous demander de rechercher son origine.
Quant aux hadiths rapportant le contraire et indiquant l’interdiction de fermenter l’alcool, il s’agit d’un discours dissuasif en premier temps pour qu’ils ne le prennent pas à la légère.
Traduction des conclusions de la Fatwa émise par le CEFR
(Décision 7/4)
[1] Rapporté par Mouslim (2051), at-Tirmidhi (1840), Ibn Majah (3316) d’après ‘Aïsha. Rapporté par Mouslim (2052), Abou Daoud (3821), at-Tirmidhi (1842), an-Nasa-y (3796) et Ibn Majah (3317) d’après Jabir ibn ‘Abdoullah.