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L'humanité

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L’humanité de l’islam est un trait distinctif qui se manifeste à travers ses croyances, ses actes cultuels, ses lois et ses orientations. Dans ce sens, l’islam est la religion de l’être humain. Elle s’adresse à l’humanité et est adaptée aux besoins et à la nature de l’être humain.

Il n’y a pas de contradiction entre cette caractéristique et la précédente (la divinité), car bien que l’islam soit divin dans son but et dans sa voie, l’homme a une place particulière dans ses objectifs suprêmes.

En effet, c’est Dieu qui a créé l’homme, l’a honoré, lui a confié la lieutenance sur Terre, lui a assujetti tout qu’il y a dans les cieux et sur la Terre et l’a comblé de Ses bienfaits.

Et si l’islam est divin dans sa source, c’est l’homme qui est chargé de comprendre cette source, d’en déduire les prescriptions, de fournir un effort de réflexion à la lumière de celle-ci et de la concrétiser dans la réalité.

Et si l’agrément de Dieu constitue le but du musulman et de la société musulmane, la teneur de ce but est le bonheur de l’être humain ici-bas et son salut dans l’au-delà.

Libérer l’être humain, l’honorer, le protéger, l’élever et lui apporter le bonheur sont autant d’objectifs que l’islam vise à réaliser.

Le Coran... le Livre de l'être humain

Quiconque lit attentivement le Coran, la première source de l’islam, et médite ses versets, ses thèmes et ses préoccupations constatera qu’il peut être qualifié de « Livre de l’être humain ». En effet, dans sa totalité, le Coran parle à l’homme ou de l’homme.

Le terme « homme » (insân) est répété 63 fois dans le Coran. Le terme « fils d’Adam » (banî Âdam) est évoqué 6 fois. Le terme « les gens » (an-nâs) est énoncé 240 fois.

Dans les cinq premiers versets révélés au Prophète de l’islam, Muhammad (ﷺ), le mot « homme » (insân) est cité deux fois et leur sujet principal est le soin accordé à l’être humain : « Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l’homme d’une adhérence. Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume [le calame], a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas. » (96 : 1 – 5).

Muhammad (ﷺ)... L'homme messager

L’être à travers lequel Dieu a personnifié l’islam et en a fait un exemple vivant traduisant Ses enseignements, dont le comportement était le Coran, est un être humain. Sa vie n’était pas celle d’un dieu, ni d’un demi-dieu, ni d’un être angélique métaphysique. Sa vie était celle d’un prophète humain.

D’ailleurs, le Coran insiste à mettre en évidence l’humanité du Messager de Dieu (ﷺ) : « Dis : « Je suis en fait un être humain comme vous. Il m’a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique ! » (18 : 110).

Le côté humain dans le message de l'islam

Le côté humain occupe une grande place dans les enseignements et les prescriptions de l’islam.
Dans le droit musulman, le culte n’occupe pas plus que le quart, voire, le tiers de son ensemble. Le reste relève de tout ce qui concerne l’être humain : statut personnel, transactions, délits, sentences…
Et même en méditant les actes cultuels fondamentaux de l’islam, on constate que l’un d’eux est humain dans son essence, à savoir, la zakât qui est prélevée des plus riches pour être distribuée aux plus pauvres.

Les autres actes cultuels contiennent également une dimension humaine :

– La prière (salât) est pour l’homme un soutien dans les épreuves de la vie : « Ô les croyants ! Cherchez secours dans l’endurance et la Salat. » (2 : 153).

– Le jeûne éduque la volonté humaine à faire preuve de patience, d’endurance et de persévérance face aux adversités, à ressentir la souffrance des autres, ce qui poussera à faire preuve de compassion. C’est pourquoi le Prophète (ﷺ) a appelé le mois de Ramadan : « le mois de la patience » et « le mois de la compassion ».

– Dieu dit à propos du pèlerinage : « pour participer aux avantages qui leur ont été accordés et pour invoquer le nom d’Allah aux jours fixés » (22 : 28). « Pour participer aux avantages qui leur ont été accordés » représente le côté humain du pèlerinage.

Par ailleurs, le Prophète (ﷺ) a élevé au rang d’acte d’adoration toute action qui renferme un intérêt matériel ou moral pour tout être humain, ou une joie apportée à son cœur.

Les fruits de cette caractéristique

L'égalité entre les hommes

Le principe d’égalité entre tous les humains, établi par l’islam est fondé sur le fait que l’islam respecte et honore l’être humain en tant que tel, en abstraction de toute autre considération liée à sa descendance, son ethnie, sa couleur ou sa nationalité.

« Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur. » (49 : 13).

Les hommes peuvent être d’ethnies différentes, ils peuvent être de lignées et de familles différentes, certains appartenant à des familles bourgeoises ou nobles, d’autres issus de familles plus modestes.

Certains peuvent être fortunés, d’autres pauvres ou de classes moyennes.

Certains peuvent se distinguer par leurs fonctions et la place sociale qu’ils occupent. On trouve ainsi le gouvernant et le gouverné, le haut fonctionnaire et l’employé ordinaire, le professeur de l’université et le gardien…

Mais, toutes ces différences, ces compétences, ces prédispositions ne pourraient conférer à l’un d’eux une humanité supérieure à d’autres.

La valeur humaine est la même pour tout le monde. L’arabe est un être humain et le non-arabe est un être humain. Le blanc est un être humain et le noir est un être humain. Le gouvernant est un être humain et le gouverné est un être humain. Le riche est un être humain et le pauvre est un être humain. Le patron est un être humain et l’employé est un être humain. L’homme est un être humain et la femme est un être humain… et puisque chacun est un être humain, ils sont alors tous égaux comme les dents d’un même peigne.

Les hommes sont tous égaux dans l’humanité : « Vous descendez tous d’Adam »[1]. Les différences de couleur, de forme, de filiation ou de région n’ont aucun effet sur cette égalité.

A partir de là, l’islam considère que porter atteinte à la vie de n’importe quel être humain, c’est porter atteinte à toute l’humanité. De même, il considère que porter secours à toute âme, c’est porter secours à toute l’humanité : « quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. » (5 : 32).

Dès les premiers jours de sa prédication, le Prophète (ﷺ), déclara une lutte sans relâche ni concession contre le racisme sous toutes ses formes, il dit : « Vous êtes tous les enfants d’Adam, et Adam fut créé de terre. Que certains cessent de se vanter de leurs ancêtres, sinon, ils auront encore moins de considération, auprès de Dieu, que les scarabées »[2].

Le Prophète (ﷺ) considère le racisme comme une idéologie qui inspire la répugnance. Il dit : « Abandonnez-le, il empeste ! »[3].

Pendant le pèlerinage d’adieu, il déclara : « Ô hommes ! Votre Seigneur est Un et votre père est un. Nulle préférence n’est accordée à l’arabe par rapport au non arabe, ni au non arabe par rapport à l’arabe, ni au noir par rapport au rouge, ni au rouge par rapport au noir, qu’en fonction de la piété »[4].

[1] – rapporté par Muslim

[2] – rapporté par al-Bazzâr

[3] – rapporté par al-Bukhârî et Muslim

[4] – rapporté par Ahmed

La fraternité humaine

Ce lien se manifeste clairement dans le verset suivant : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des peuples et des tribus, pour que vous vous entre connaissiez » (49 : 13).

« Ô hommes » : un appel adressé à toute l’humanité dans sa diversité. Ce verset met en évidence l’origine commune des êtres humains, à savoir, qu’ils descendent tous du même père et de la même mère « d’un mâle et d’une femelle », c’est-à-dire Adam et Eve.

Ainsi, ce verset établit clairement le principe de la fraternité humaine faisant fi de tous les facteurs qui différencient les hommes, qu’ils soient d’ordre racial, national ou social puisque leur origine est commune. Les hommes sont tous des frères. L’humanité est une seule famille.

Dieu confirme ce principe en disant : « Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être et qui, ayant tiré de celui-ci son épouse, fit naître de ce couple tant d’êtres humains, hommes et femmes. Craignez Allah au nom duquel vous vous demandez mutuellement assistance, et craignez de rompre les liens du sang. Certes, Allah vous observe en permanence ». (4 : 1).

A l’instar du verset précédent, ce verset s’adresse à tous les êtres humains, leur rappelant leur origine commune, l’âme commune de laquelle ils sont tous issus. Il établit, ainsi, le principe de la fraternité humaine d’une façon générale.

Il n’est pas sans intérêt de remarquer que ce verset a utilisé le mot « liens de sang » (al-arham) pour qualifier le lien qui unit tous les êtres humains. Cela nous inspire que cette humanité issue d’une volonté unique se rejoint en une seule matrice, se confond en une seule racine, provient d’une seule origine et appartient à une seule famille.

En démontrant l’universalisme de l’islam, Marcel Boisard arrive à cette conclusion : « L’humanité est une. Les hommes sont issus, non seulement du même homme, mais encore d’une seule volonté créatrice, celle du Dieu unique »[1].

De son côté, le Prophète (ﷺ) a fait de la fraternité humaine un élément essentiel et fondamental de son message. Il déclare que les hommes sont tous des frères dans la mesure où Dieu est le Créateur de tous, et qu’Adam est leur père à tous : « Ô hommes ! Votre Seigneur est Un, et votre père est un ».[2]

En invoquant son Seigneur, le Prophète (ﷺ) dit : « Seigneur Dieu ! Maître de toute chose et Souverain de toute chose ! J’atteste que Tu es le Seigneur Seul et sans associés.

Seigneur Dieu ! Maître de toute chose et Souverain de toute chose ! J’atteste que Muhammad est Ton serviteur ainsi que Ton Messager.

Seigneur Dieu ! Maître de toute chose et Souverain de toute chose ! J’atteste que tous les hommes sont des frères ».[3]

Après avoir attesté de l’unicité de Dieu, de sa servitude envers Dieu et de sa prophétie, le Prophète (ﷺ) atteste de la fraternité qui unit tous les hommes. Il écarte ainsi toute source de racisme, de discrimination, de préférence, d’injustice, de haine ou de jalousie.

[1] – Marcel A. Boisard, l’Humanisme de l’Islam, p 162

[2] – rapporté par Ahmed

[3] – rapporté par Ahmed

La préservation de la vie

La préservation de la vie est l’une des cinq finalités, avec la préservation de la religion, de l’intellect, de la progéniture et de la propriété que la législation vise à réaliser par ses différentes prescriptions. Il suffit pour s’en convaincre que l’islam permet de suspendre certains actes cultuels comme les prières collectives et la prière du vendredi si le fait de s’y rendre représente un danger imminent pour l’être humain (intempéries, insécurité, épidémies…).

Lors de l’appel à la prière, le muezzin remplace l’expression « hayya ‘alas–salât » (Rendez-vous à la prière !), par « sallû fi rihâlikum » (priez chez-vous !). Cette dérogation met en évidence la valeur de l’être humain en islam. En effet, l’islam permet de suspendre tout ce qui pourrait porter atteinte à la santé de l’être humain même s’il s’agit d’un acte cultuel parmi les plus importants. Cela prouve d’une manière on ne peut plus clair que l’homme est au centre du message de l’islam.

L'égalité entre les hommes

La liberté est une finalité de la shari’a qui découle de l’égalité. En effet, si l’islam établit l’égalité, cela implique que ces êtres égaux soient tous libres. Il n’est pas permis que certains soient plus libres que d’autres ou que certains soient moins libres que d’autres. Mohamed Taher Ben ‘Ashour dit : « S’il est établi que le principe dans la création est l’égalité, il en découle que l’égalité soit l’une des finalités majeures et fixes de la shari’a. Et puisque les êtres égaux sont libres, alors, la liberté est une finalité au même titre que l’égalité. »[1]

Il dit également : « La généralité de la shari’a implique l’égalité, et l’égalité implique la liberté. Ainsi, la généralité de la shari’a signifie que tous les gens résidents en terre d’islam, ou sous l’autorité musulmane, sont gouvernés par la même loi. Il s’agit de la généralité de la shari’a. Et s’ils sont gouvernés par la même loi, ils sont égaux dans l’acquittement des devoirs et dans l’acquisition des droits. Et s’ils sont égaux, la liberté doit leur être garantie afin qu’ils puissent acquérir les intérêts et repousser les préjudices ».[2]

La liberté a deux sens : la liberté qui s’oppose à l’esclavage et la liberté dans le sens de la possibilité que l’être a de disposer de sa personne et de ses affaires comme il le souhaite, sans contrainte ni empêchement.

Ces deux sens de la liberté sont visés par l’islam. Ces deux formes de liberté émanent de la fitra (la nature première) et concrétisent le sens de l’égalité, qui est l’une des finalités de l’islam. C’est pourquoi le calife ‘Omar dit : « Depuis quand réduisez-vous les hommes à l’état d’esclavage alors que leurs mères les ont fait naître libres ». Cela signifie que le fait qu’ils soient libres est une chose tout à fait naturelle et innée.

Concernant la liberté selon le premier sens, les jurisconsultes ont établi la règle juridique suivante : « Le Législateur aspire à la liberté ». Cette règle a été établie par induction d’après les enseignements de l’islam, ce qui prouve que l’abolition de l’esclavage et la généralisation de la liberté font partie des finalités les plus importantes de l’islam. Mais, la préservation de l’ordre et de la stabilité a empêché l’islam d’abolir subitement, et d’une manière générale, l’esclavage et de le remplacer par la liberté. En effet, lorsque l’islam fut révélé, l’ordre des sociétés dans les différents pays du monde était fondé sur l’esclavage.

Ce sont les esclaves qui travaillaient la terre, gardaient les troupeaux, entretenaient les demeures, se chargeaient du commerce pour leurs maîtres, participaient aux guerres… Ils assuraient les besoins de la société. Le système économique mondial était fondé sur l’existence de cette main d’œuvre gratuite. L’interdiction soudaine et brutale de l’esclavage aurait bouleversé ce système et aurait provoqué un désordre au niveau social et économique, non seulement en Arabie, mais, également dans le reste du monde.

Ainsi, l’islam a considéré à la fois ces deux finalités : la propagation de la liberté et la préservation de l’ordre de la société. Par conséquent, l’islam a limité les sources de l’esclavage et a offert les opportunités d’affranchissement. Il a limité la source d’esclavage aux captifs de guerre car cela était l’usage des autres nations.

L’islam a clairement et catégoriquement interdit la pratique primitive de la capture d’un homme libre pour le réduire à l’esclavage ou pour le vendre en tant qu’esclave : « Je serai l’adversaire de trois catégories de personnes le jour du jugement », dit le Prophète (ﷺ), parmi lesquelles, il cita « celui qui asservit un homme libre, puis le vend et récolte cet argent »[3].

Il a interdit l’esclavage volontaire en se vendant ou en vendant un membre de la famille comme cela était répandu. Il a aboli l’esclavage pour cause de non-remboursement d’une dette comme cela se faisait dans les lois byzantines…

Puis, l’islam a remédié progressivement à l’esclavage existant en multipliant les causes d’affranchissement : affranchissement d’esclaves en tant qu’expiation obligatoire telle que l’expiation due à l’homicide involontaire, à l’interruption volontaire du jeûne sans raison valable, au « dhihar », à la violation du serment… Par ailleurs, une partie de la zakât est destinée à l’affranchissement des esclaves.

L’esclave peut, désormais (depuis l’islam) contracter sa libération avec son maître moyennant une compensation financière (al-mukâtaba). Le maître est tenu d’accepter puisque Dieu dit « Ceux de vos esclaves qui cherchent un contrat d’affranchissement, concluez ce contrat avec eux » (24 : 33). Si le maître fait un enfant à sa servante, celle-ci devient une femme libre…

D’autre part, l’islam a incité à l’affranchissement d’esclave : « Or, il ne franchira pas l’obstacle (le Jour du Jugement Dernier). Et qui te dira ce qu’est l’obstacle ? A moins d’affranchir un esclave … » (90 : 11 – 13).

Le Prophète (ﷺ) proclama que quiconque affranchit un esclave se verra affranchi du feu de l’Enfer.

L’incitation va jusqu’à la compétition dans l’affranchissement. Le Prophète (ﷺ) dit : « Le meilleur affranchissement est d’affranchir l’esclave le plus cher et le plus précieux pour ses propriétaires (…) et un homme qui possède une servante. Il l’instruit et parfait son instruction, l’éduque et parfait son éducation, puis l’affranchit et l’épouse, il sera doublement récompensé »[4].

De même, l’islam a commandé la bonté envers les esclaves en interdisant de les faire souffrir. Il a ordonné de subvenir à leurs besoins de nourriture et de vêtements : « Vos domestiques sont vos frères que Dieu a placés sous votre responsabilité. Ainsi, quiconque a son frère sous sa responsabilité, qu’il le nourrisse de ce qu’il se nourrit, le vêtisse de ce qu’il porte, et ne lui confie pas une charge qu’il ne peut supporter, si cependant il lui confie une telle tâche, qu’il lui vienne en aide »[5].

L’islam a interdit de frapper le domestique. Quiconque frappe son domestique doit le libérer. Le Prophète (ﷺ) a interdit au maître de dire « mon esclave ! » et à l’esclave de dire « maître ! » ou « seigneur ! ».

Dans son ouvrage, intitulé La civilisation des Arabes, Gustave le Bon écrit : « Ce que je crois vrai, c’est que l’esclavage chez les musulmans est meilleur que ce qu’il est chez les autres, et le statut des esclaves en Orient est meilleur que celui des domestiques en Europe, et les esclaves en Orient font partie de la famille (du maître) et ceux d’entre eux qui veulent recouvrer leur liberté l’obtiennent dès qu’ils en manifestent le désir. »[6]

Mohamed al-Ghazali dit : « Lorsque que l’islam est venu, il a trouvé l’esclavage. Il a alors ouvert, pour y mettre fin, les portes des causes d’affranchissement ». En effet, l’islam n’a pas inventé l’esclavage. Il ne l’a pas instauré. Il ne l’a ni ordonné, ni encouragé. L’esclavage existait déjà et les gens possédaient des esclaves qui étaient le pilier central de leur système économique. Lors des guerres, les captifs étaient réduits à l’esclavage.

L’islam est venu mettre fin à cet esclavage en favorisant les causes d’affranchissement. Le résultat de cette politique fut tel que sous les quatre premiers califes, tous les anciens esclaves d’Arabie furent libérés et ce en une courte période, de trente à quarante ans.

Ibn ‘Ashour conclut en disant : « Le raisonnement inductif appliqué à toutes ces attitudes et autres, nous permet de savoir que la shari’a vise à propager la liberté selon le premier sens »[7]

Quant au deuxième sens de la liberté, à savoir, la possibilité que l’être a de disposer de sa personne et de ses affaires comme il le souhaite, sans contrainte ni empêchement, il a de nombreuses manifestations qui sont toutes des finalités de l’islam. Tous les individus soumis à l’autorité musulmane doivent jouir de la possibilité de disposer de leurs affaires, dans les limites fixées par le Législateur, sans avoir peur et sans se méfier de qui que ce soit. Tout ceci est régi par des lois et des règles fixées par la Loi et nul ne pourrait imposer aux gens d’autres restrictions.

Dans son livre maqâsid ash-shari’a, Ibn ‘Âshûr évoque la liberté religieuse que l’islam a établie par la révocation des fausses croyances, par le dialogue avec ceux qui ne partagent pas la même foi de la meilleure des façons en usant de la sagesse et de l’exhortation, puis par l’interdiction de la contrainte en matière de religion en déclarant : « Point de contrainte en matière de religion » (2 : 256).

Il évoque également la liberté d’expression pour exprimer l’opinion ou la conviction religieuse. Dieu ordonne même certaines de ses formes en disant : « Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable et interdit le blâmable, car ce seront eux qui réussiront ». (3 : 104).

Le Prophète (ﷺ) l’ordonne également en disant : « Que quiconque voit un mal le change avec sa main, s’il ne peut pas, avec sa langue, s’il ne peut avec son cœur, et c’est là le degré le plus faible de la foi »[8].

Ainsi, s’exprimer pour dénoncer un mal n’est pas seulement un droit mais un devoir. La liberté d’expression a plusieurs formes : la liberté d’acquisition du savoir, la liberté de l’enseignement et la liberté de la production intellectuelle.

Il évoque également la liberté des actions, il s’agit de disposer des choses licites : exercer n’importe quel métier licite, se rendre à n’importe quel endroit licite (liberté de circuler), utiliser les biens communs, disposer de ses biens d’une manière licite, choisir sa nourriture, ses vêtements et son habitation, consommer ce qui est désirable et licite. D’une manière générale, la liberté d’action signifie que nul ne pourrait empêcher les gens de quelque chose de licite. Ceci dit, étant donné qu’il ne peut y avoir de liberté sans responsabilité, le principe qui régit la liberté d’action est de ne pas nuire à autrui. Il dit : « Si l’individu dépasse les limites de sa liberté, il sera obligé de se tenir à la loi par la garantie ou par la sanction ».[9]

C’est pourquoi il dit que « la liberté ne peut être limitée que par une restriction qui repousse de son détenteur un préjudice certain ou qui lui procure un avantage ». Par exemple, si nous voyons un homme qui tente de se suicider, on ne pourrait le laisser faire sous prétexte qu’il s’agit de sa liberté d’autant plus qu’il ne nuit à personne. En effet, sa liberté de se tuer ne lui est pas garantie et sa liberté de disposer de son corps est limitée.

Par ailleurs, lorsque Le Messager de Dieu (ﷺ) rendit visite à Sa’d ibn Abi Waqqas qui était souffrant, Sa’d lui dit : « Ô Messager de Dieu, je possède des biens et seule ma fille héritera, est-ce que je donne tous mes biens en aumône ? » Il dit : « Non ! » Il dit : « la moitié de mes biens ? » Il dit : « Non » Il dit : « Le tiers de mes biens ? » Il dit : « Le tiers et c’est déjà beaucoup. Laisser tes héritiers riches vaut mieux que de les laisser dans le besoin, les poussant à mendier » (rapporté par al-Boukhari et Mouslim). Il s’agit là de la liberté de disposer de ses biens mais, cette liberté n’est pas au détriment des droits des héritiers.

Ibn ‘Âshûr définit la liberté comme étant « un esprit instinctif qui habite l’âme humaine dans lequel se développent les forces humaines telles que la pensée, la parole et l’action et qui permet aux aptitudes intellectuelles de s’élancer dans une compétition dans les domaines de l’invention et de la précision »[10] .

C’est-à-dire que l’être humain ne peut penser que s’il est libre. Il ne peut exprimer ce qu’il pense sans crainte que s’il est libre. Il ne peut produire quelque chose de profitable pour les gens que s’il est libre. C’est la liberté qui développe ses forces : la force de la pensée, la force de la parole et la force de l’action.

Ibn ‘Âshûr conclut cette partie consacrée à la liberté en disant : « Sache que la transgression de la liberté est la pire des formes d’injustice »[11].

[1] – cf l’étude: maqsid al-hurriyya ‘inda Mohamed Taher Ibn ‘Âshûr (la finalité de la liberté chez Ibn ‘Âshûr), de Mohamed Salim al-‘Uwa, dans le livre  maqâsid ash-shari’a ‘inda at-taher ben ‘Âshûr (les finalités de la shari’a chez Taher Ben ‘Âshûr)

[2] – Ibid

[3] – rapporté par al- Bukhârîet Ibn Mâjah

[4] – rapporté par al-Bukhârî et Muslim

[5] – rapporté par al-Bukhârî

[6] – La civilisation des Arabes, de Gustave Le Bon, p 450 – 460

[7] – maqâsid ash-shari’a p 395

[8] – rapporté par Muslim

[9] – ousoul an-nidham al’ijtima’i fil-islam, p 163

[10] – usûl an-nidhâm al’ijtiâa’î fil-islam, p 163

[11] – maqâsid ash-shari’a al-islamiyya, d’Ibn ‘Âshûr, p 399

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