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L'adoration

Qu'est-ce que l'adoration ?

Au sens étymologique, le terme arabe (‘ibâda) correspond à la soumission (khudû’) et à l’humilité (dhul), ou encore, à la plénitude de l’obéissance (tâ’a) et de la soumission.
Toute soumission dépassant toute autre soumission est une adoration, et toute obéissance à Dieu à titre de soumission est une adoration. L’adoration de Dieu est donc la soumission à Dieu avec volonté. Mais il y a un élément indispensable sans lequel l’adoration ne pourrait se réaliser : l’amour. L’adoration demandée en islam englobe la soumission et l’amour. Dans ce sens, l’adoration correspond à la plénitude de la soumission conjuguée à la plénitude de l’amour.

Ainsi, celui qui se soumet à un homme tout en le haïssant n’est pas adorateur de cet homme. Et celui qui aime quelqu’un sans s’y soumettre n’est pas un adorateur de celui-ci, comme lorsqu’un homme aime son enfant ou un ami. L’une des deux notions n’est donc pas suffisante pour réaliser le sens de l’adoration.

Selon cette explication, l’adoration en islam nécessite deux éléments fondamentaux :

Le premier : se conformer à ce que Dieu a légiféré et ce à quoi le Messager de Dieu (ﷺ) a appelé concernant les injonctions et les interdictions, le licite et l’illicite.

N’est donc pas adorateur de Dieu quiconque refuse de se soumettre aux prescriptions divines et se détourne orgueilleusement de Sa voie, même s’il admet que Dieu est le Créateur de toute chose et Le Dispensateur de tout bien.
En effet, les idolâtres arabes reconnaissaient cela, pourtant, le Coran ne les a pas considérés croyants ou adorateurs de Dieu.

Le second : cette conformité doit émaner d’un cœur aimant Dieu. Il n’y a pas un être dans l’existence qui mérite d’être aimé plus que Dieu. C’est Lui Le Dispensateur des grâces et des bienfaits, Celui qui a créé l’être humain alors qu’il n’était rien auparavant. Il lui a créé tout ce que la Terre contient. Il l’a comblé de Ses faveurs, apparentes et cachées. Il l’a créé sous une forme parfaite, l’a honoré et l’a préféré à toutes les autres créatures. Il lui a octroyé sa subsistance et lui a appris à s’exprimer. Il a fait de lui Son vicaire sur Terre. Il lui a insufflé son âme et a fait prosterner les anges devant lui. Qui donc mériterait d’être aimé plus que Dieu ?

Comment l’être humain pourrait-il aimer s’il n’aimait pas Dieu ? L’amour de Dieu est fondé sur la prise de conscience de Sa grâce, de Ses faveurs, de Sa bienfaisance, de Sa miséricorde, de Sa beauté et de Sa perfection. Celui qui aime la bienfaisance ne peut qu’aimer Dieu car c’est Lui qui détient la bienfaisance et qui octroie les bienfaits. Celui qui aime la beauté ne peut qu’aimer Dieu car Dieu est Beau et Il est la source de la beauté. Celui qui aime la perfection ne peut qu’aimer Dieu car, en vérité, il n’est de perfection que Sa perfection. Et quiconque aime sa propre personne ne peut qu’aimer Dieu car c’est Dieu qui l’a créé.

Ainsi, l’adoration en islam est définie comme étant la soumission à Dieu avec volonté et amour.

Elle englobe la religion dans sa totalité

Dans son sens exhaustif, l’adoration est définie comme étant un nom qui englobe tout ce que Dieu aime et agrée parmi les paroles et les actes, internes ou externes[1], tels que la prière (salât), la zakat, le jeûne, le pèlerinage, la véracité, le respect du dépôt, la bienfaisance envers les parents, l’entretien des liens de parenté, le respect des engagements, le bon voisinage, la compassion envers l’orphelin et l’indigent, la bonté envers les animaux, l’imploration (du’a), l’invocation, la récitation du Coran. Mais aussi, l’amour de Dieu et de Son Messager (ﷺ), la crainte de Dieu, le retour vers Lui, la sincérité dans son adoration, la patience face à Son destin, la gratitude face à Ses bienfaits, l’acceptation de Son décret, l’espérance de Sa miséricorde, en Lui, s’en remettre à Lui (tawakkul)…

 

Ainsi, l’adoration comprend :

  • Les actes cultuels obligatoires tels que la prière, le jeûne, la zakat et le pèlerinage.
  • Les actes d’adorations surérogatoires tels que l’invocation, la récitation, l’imploration du pardon divin …
  • Le bon comportement avec l’autre et le respect des droits d’autrui comme la bienfaisance envers les parents, l’entretien des liens de parenté, la bienfaisance envers l’orphelin et l’indigent, la compassion envers les plus faibles et l’attention envers les animaux.
  • La morale et les nobles caractères humains comme la véracité, le respect du dépôt ou le respect des engagements.
  • Ce qui relève du rapport au divin comme l’amour de Dieu et de Son Messager (ﷺ), la crainte de Dieu et de Son châtiment, l’espérance en Sa miséricorde, la gratitude face à Ses bienfaits, la sincérité dans Son adoration, la patience face à Son jugement, l’acceptation de Son destin, s’en remettre à Lui…
  • Le commandement du bien et la prohibition du mal.
  • La prise en considération des causes et le respect des lois universelles et cosmiques selon lesquelles Dieu a établi l’univers.

 

L’adoration s’étend à la vie toute entière

La religion trace pour l’homme un mode de vie et fixe les normes codifiant son comportement et ses différentes relations. Elle vient organiser toute sa vie dans tous ses aspects, des bienséances à observer à table jusque l’organisation politique et les relations internationales.

C’est pourquoi nous trouvons dans le Coran des prescriptions concernant tous les domaines de la vie : culte, mariage, divorce, transactions financières, juridiction, relation entre gouvernants et gouvernés, … L’adoration de Dieu se réalise par la conformité à toutes Ses lois sans distinction aucune.

Ainsi, en islam, le terme « adoration » (‘ibâda) ne se limite pas aux actes cultuels tels que la prière, le jeûne, le pèlerinage et d’autres actes associés à cela comme l’invocation et la récitation.

Bien qu’importants et fondamentaux, ces actes rituels ne représentent qu’une partie de l’adoration. En vérité, le cercle de l’adoration est beaucoup plus vaste et englobe tous les aspects de la vie humaine.

 

L’adoration, c’est la conformité à la voie tracée par Dieu

Adorer Dieu comme il se doit, c’est se plier à Ses croyances, Ses paroles et Ses actions, à ce que Dieu aime et agrée. C’est accommoder sa vie et son comportement selon la voie et la loi de Dieu. Lorsque Dieu ordonne ou interdit, il n’appartient à l’homme que de dire : « Nous avons entendu et obéi. Seigneur, nous implorons Ton pardon. C’est à Toi que sera le retour. » (2 : 285).

Le véritable croyant est celui qui s’extrait de la servitude à sa propre personne et aux créatures vers la servitude à Son Seigneur, qui sort de l’obéissance à ses passions et instincts vers l’obéissance à Dieu.

Le croyant n’est pas laissé à lui-même faisant ce que son égo désire ou ce que d’autres créatures désirent pour lui. Il est lié à un « pacte », à un « engagement » qu’il doit respecter et honorer.

L’implication du pacte de la foi c’est confier les rênes de sa vie à Dieu, pour que celle-ci soit orientée par Son Messager (ﷺ), guidée par la révélation infaillible.

L’implication du pacte de la foi, c’est que le Seigneur dise : « J’ordonne et J’interdis », et que le serviteur dise : « j’ai entendu et obéi ». Dieu dit : « Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son messager ont décidé d’une chose d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, s’est égaré certes, d’un égarement évident. » (33 : 36), « La seule parole des croyants, quand on les appelle vers Allah et Son messager, pour que celui-ci juge parmi eux, est : « Nous avons entendu et nous avons obéi. » Et voilà ceux qui réussissent. » (24 : 51).

L’implication du pacte de la foi c’est sortir de la soumission à ses passions vers la soumission à la loi de Son Seigneur. Se soumettre à la dimension du Transcendant signifie se libérer de toute manifestation du contingent[2]. Se soumettre au Créateur, c’est se libérer de toute soumission à ce qu’Il a créé : influences des êtres humains, modes, tensions personnelles, émotionnelles ou matérielles.

Ainsi, ne pourrait se prétendre adorateur de Dieu, quiconque prie, jeûne ou accomplit le pèlerinage mais se dit libre de consommer le porc, de boire de l’alcool, de disposer des produits usuriers, ou de réfuter ce qui ne lui convient pas parmi les prescriptions de l’islam. N’est pas adorateur de Dieu, quiconque ne se soumet pas aux règles de l’islam et n’applique pas ses bienséances ni au niveau personnel, ni au niveau familial.

N’est pas adorateur de Dieu quiconque pense que l’adoration de Dieu se limite à la mosquée et ne dépasse pas les murs de celle-ci, mais lorsqu’il s’élance dans les différents champs de la vie, il est l’esclave de lui-même et esclave de ses affects.

 

Les actions sociales utiles sont une forme d’adoration

L’islam a considérablement élargi le cercle de l’adoration. Ainsi, toute action d’ordre social utile et bénéfique est considérée par l’islam comme étant un acte d’adoration parmi les meilleurs actes d’adoration tant que l’intention de son auteur est de faire le bien, non pas la recherche de compliments ou la convoitise d’une réputation éphémère auprès des gens.

Toute action qui consiste à sécher les larmes de l’attristé, soulager le fardeau de quelqu’un, guérir la blessure d’un malheureux, nourrir l’affamé, défendre l’opprimé, pardonner l’erreur par indulgence, payer la dette de celui qui est dans l’incapacité de la payer, venir en aide à un pauvre, orienter un sceptique, instruire un ignorant, donner refuge à un étranger, repousser le mal de quelqu’un, ôter une nuisance du chemin, faire du bien à tout être vivant est un acte d’adoration et une manière de se rapprocher de Dieu.

L’islam fait même de ces actions une obligation journalière pour tout musulman.

Le Prophète (ﷺ) dit : « Pour chacun de ses os, l’homme doit une aumône à chaque jour qui voit le soleil se lever : concilier entre deux personnes en toute justice est une aumône, aider quelqu’un à monter sa bête ou à charger ses affaires sur elle est une aumône, la bonne parole est une aumône, chaque pas effectué vers la moquée est une aumône, ôter une nuisance du chemin est une aumône »[3].

Ainsi, les actes cultuels de l’islam ne sont, malgré toute leur importance, qu’une partie de l’adoration de Dieu.

 

Travailler pour gagner sa vie est une forme d’adoration

L’islam considère que le fait de travailler pour gagner sa vie et subvenir aux besoins des siens est une forme d’adoration. L’agriculteur dans son champ, l’ouvrier dans son usine, le commerçant dans son magasin, le fonctionnaire dans son bureau, et chaque travailleur sur son lieu de travail peut faire en sorte que son travail soit un acte d’adoration comme la prière s’il respecte les conditions suivantes :

  • Le travail exercé doit être islamiquement licite. Dieu est bon, Il n’accepte que ce qui est bon.
  • L’intention doit être bonne : se mettre à l’abri, lui et sa famille, du besoin, être utile à sa société et construire un monde meilleur comme Dieu l’ordonne.
  • Perfectionner son travail : le Prophète (ﷺ) dit : « Dieu a prescrit l’excellence dans toute chose»[4], « Dieu aime que l’un de vous qui fait un travail qu’il le perfectionne »[5].
  • Se tenir aux prescriptions établies par Dieu : ne pas commettre d’injustice, ne pas trahir, ne pas tricher, ne pas tromper, ne pas transgresser le droit des autres …
  • Ne pas se laisser distraire (dans la mesure du possible) des obligations religieuses par le travail : « Ô vous qui avez cru ! Que ni vos biens ni vos enfants ne vous distraient du rappel d’Allah. Et quiconque fait cela… alors ceux-là seront les perdants.» (63 : 9), « des hommes que ni le négoce, ni le troc ne distraient de l’invocation d’Allah, de l’accomplissement de la Salat et de l’acquittement de la Zakat. » (24 : 37).

 

Les actions répondant à l’appel de l’instinct sont également des actes d’adoration

L’adoration englobe également les besoins vitaux que le musulman accomplit en répondant à son instinct. Ainsi, manger, boire, avoir des relations sexuelles avec son épouse et ce qui va dans ce sens, tout ceci, l’islam l’inclut dans le vaste cercle de l’adoration, à condition d’être accompagné de l’intention : manger et boire dans l’intention de se renforcer en vue d’assumer les différentes responsabilités, avoir des relations sexuelles avec son épouse en vue de préserver sa chasteté, comme Dieu l’ordonne.

Le Prophète (ﷺ) dit un jour à ses compagnons : « Les rapports sexuels que l’un de vous a avec son épouse sont une aumône » Il dirent : « L’un de nous assouvit ses passions et en plus il sera récompensé ? » Il dit : « Voyez-vous s’il l’avait fait dans un cadre illicite, ne serait-il pas coupable de péché ? » « Oui » dirent-ils. Il dit : « De la même façon, s’il les a eus dans un cadre licite, il en sera récompensé »[6].

[1] – Ibn Taymiya, al-‘ubûdiyya, p 38
[2] – cf Ramadan, Tariq, De l’islam, ed. Tawhid, p 14
[3] – rapporté par al-Bukhârî et Muslim
[4] – Rapporté par Muslim
[5] – Rapporté par al-Bayhaqî et autres
[6] – Rapporté par Muslim

Elle englobe l'être humain dans toutes ses dimensions

De la même façon que l’adoration en islam englobe la vie entière, elle englobe également l’essence humaine dans sa totalité.

Ainsi, le musulman adore Dieu avec sa raison, son cœur, sa langue, son ouïe, sa vue et tous ses sens. Il adore Dieu avec tout son corps. Il adore également Dieu par le fait de donner de ses bien et de sa personne, comme il L’adore par le fait de quitter famille et patrie.

Le musulman adore Dieu avec sa raison en contemplant sa personne et l’univers, en méditant les versets que Dieu a révélés afin d’y percevoir la guidance et la sagesse qu’ils renferment et à travers la méditation de l’histoire des peuples.

Le musulman adore Dieu avec le cœur, à travers les sentiments spirituels, comme l’amour de Dieu, la crainte de Dieu, l’espérance en Sa miséricorde, l’acceptation de Son décret, l’endurance face à Son épreuve, la gratitude face à Ses bienfaits, s’en remettre à Lui (tawakkul)…

Le musulman adore Dieu avec sa langue à travers l’invocation, la récitation, l’imploration, la glorification…

Le musulman adore Dieu avec tout son corps, soit par l’abstinence et la privation volontaire des plaisirs du corps et des passions, comme le jeûne, soit par l’action comme dans le cas de la prière (salât) où le corps s’active entièrement : la langue, les membres, avec le cœur et la raison.

Le musulman adore Dieu en donnant de ses biens à l‘instar de la zakât et de l’aumône. Il s’agit d’une adoration financière, comme la prière et le jeûne sont considérés comme des adorations physiques. Le pèlerinage étant composé des deux formes d’adoration : financière et physique.

Le musulman adore Dieu en donnant de sa personne et en sacrifiant sa personne et ses intérêts pour l’intérêt général, afin d’obtenir la satisfaction divine.

Le musulman adore également Dieu en quittant sa famille et son pays comme pour le pèlerinage et la quête du savoir.

Pourquoi adorons-nous Dieu ?

L’adoration est la nourriture de l’âme

L’être humain n’est pas une simple enveloppe corporelle. Ce qui fait la valeur de l’être humain, c’est cette vérité qui habite cette enveloppe et grâce à laquelle il est devenu un être honoré, placé au-dessus de toutes les autres créatures : il s’agit de l’âme. Tout comme le corps a besoin de nourriture, il en est de même pour l’âme. L’adoration de Dieu fournit à l’âme cette nourriture et lui apporte une provision quotidienne inépuisable.

Et s’il arrive que cette quintessence soit recouverte des poussières de l’insouciance, de l’arrogance, de la négation, de l’ingratitude et du doute, les vents des épreuves ne tarderont pas à souffler pour la dépoussiérer. L’être humain reviendra alors à Dieu, en l’invoquant et en l’implorant. Dieu dit :

« C’est Lui qui vous fait aller sur terre et sur mer, quand vous êtes en bateau. [Ces bateaux] les emportèrent, grâce à un bon vent. Ils s’en réjouirent jusqu’au moment où, assaillis par un vent impétueux, assaillis de tous côtés par les vagues, se jugeant enveloppés [par la mort], ils prièrent Allah, Lui vouant le culte [et disant] : « Certes, si Tu nous sauves de ceci, nous serons parmi les reconnaissants ! » » (10 : 22).

Le cœur humain ressent un besoin permanent de Dieu. Il s’agit d’un sentiment profond, sincère dont le manquement ne pourrait être comblé par autre que le bon rapport à Dieu. C’est ce que procure l’adoration si elle est accomplie comme il se doit.

 

La servitude envers Dieu : la voie de la liberté

L’adoration exclusive de Dieu est l’essence même de la liberté et la voie de la véritable indépendance. Seule l’adoration affranchit le cœur de toute servitude envers les créatures et le libère de toute soumission et résignation à toutes les fausses divinités qui réduisent les gens à l’esclavage le plus avilissant, sous une apparence trompeuse d’hommes libres.

En effet, le cœur de l’être humain a instinctivement besoin d’un Dieu, d’un maître à adorer, auquel il s’attachera, vers lequel il se tournera et qu’il s’emploiera à satisfaire. Si ce maître à adorer n’est pas Dieu, l’homme se perdra dans l’adoration de diverses idoles, visibles ou invisibles, matérielles ou immatérielles, intelligentes ou pas, existantes ou inexistantes et imaginaires. Ibn ‘Atâ al-Iskandari disait : « Tu es l’esclave de ce que tu convoites. »

Il n’y a rien de plus noble pour l’être humain doué d’intelligence que d’adorer Celui qui l’a créé et harmonieusement façonné et de rejeter l’adoration de toute autre chose.

Rien ne procure le bonheur et l’apaisement de la conscience plus que d’orienter son cœur vers un Dieu unique, lui vouant exclusivement sa soumission et son amour. Cela évitera au cœur de se disperser entre les idoles et les fausses divinités : « Dieu a cité comme parabole un homme appartenant à des associés se querellant à son sujet et un [autre] homme appartenant à un seul homme : sont-ils égaux en exemple ? » (39 : 29).

 

L’adoration est une épreuve divine afin de perfectionner l’être humain

La vie que nous vivons, qu’elle soit longue ou courte, n’est pas une fin en soi. Elle n’est qu’une transition vers une autre vie, vers une autre demeure : la vie permanente et la demeure éternelle. Il est dit : « Vous avez été créés pour l’éternité, vous ne faites que transiter d’une demeure à une autre ». La mort n’est donc qu’un voyage, de la demeure éphémère vers la demeure éternelle.

Par conséquent, la demeure la plus importante est celle de l’au-delà : « La Demeure de l’au-delà est assurément la vraie vie. S’ils savaient ! » (29 : 64).

Dans cette demeure éphémère, l’être humain se réforme pour la demeure éternelle. Dieu l’a mis sur Terre et lui a confié la lieutenance afin de le purifier et le préparer pour la vie éternelle dans l’au-delà. Et l’épreuve constitue le meilleur moyen d’affinement, de perfectionnement et de purification de l’âme humaine.

Dieu a créé l’être humain et en a fait une espèce particulière en le dotant d’éléments contraires (l’instinct, la passion, la raison, la volonté, la matière et l’âme) qui peuvent soit l’élever et le tirer vers le haut, soit le rabaisser et le tirer vers le bas.

L’adoration de Dieu sous toutes ses formes constitue donc une épreuve pour l’être humain qui l’élève spirituellement et le prépare à la vie éternelle dans l’au-delà.

 

L’adoration est le droit de Dieu sur Ses créatures

Le Prophète (ﷺ) dit un jour à Mu’âdh ibn Jabal dit : « Ô Mu’âdh ! Connais-tu le droit de Dieu sur Ses serviteurs ? » « Dieu et Son Messager en sont plus informés, répondit Mu’âdh » « Eh bien, dit le Prophète (ﷺ), c’est l’adorer sans rien Lui associer. Et connais-tu le droit de Ses serviteurs auprès de Lui ? » « Dieu et Son Messager en sont plus informés, répondit Mu’âdh » Il dit : « C’est de ne pas les châtier »[1].

Il n’est pas étonnant que les serviteurs aient un devoir vis-à-vis de Dieu, le devoir de L‘adorer. Ce qui serait étonnant est qu’il en soit autrement.

Ce qui est surprenant, c’est d’adorer autre que Dieu, d’accomplir ce devoir pour celui qui ne le mérite pas ou de prétendre son indépendance vis-à-vis de Dieu en niant notre servitude envers Lui.

Il fut un temps où nous n’étions rien. Puis, nous sommes sortis de l’obscurité du néant vers la lumière de l’existence. Puis, nous sommes devenus des êtres honorés : nous avons été créés sous la forme la plus parfaite, nous avons été façonnés harmonieusement, on a fait en sorte que nous puissions nous exprimer, nous avons été dotés d’une raison et d’une volonté et les créatures de l’univers nous ont été assujetties pour nous servir : la terre en guise de lit, le ciel comme un toit, le soleil qui nous procure la lumière et la chaleur, les planètes et les étoiles qui ornent le ciel et nous orientent, les mers et les océans sur lesquels naviguent nos bateaux transportant notre subsistance, l’eau pure qui descend du ciel en tant que breuvage…

Qui a fait tout cela ? Quant à nous, nous n’avons rien créé et n’avons produit aucun atome de ce qui se trouve autour de nous. Aucun être humain, ni démon, ni ange n’a jamais prétendu avoir créé et structuré ceci ! Qui est celui qui détient cette science incommensurable, cette sagesse infinie, cette puissance prédominante et cette volonté exécutoire ? Qui a créé cet univers structuré et ordonné d’une manière aussi précise ? Qui a créé l’être humain sous sa forme la plus parfaite, lui a assujetti les cieux et la Terre et l’a comblé de ses faveurs apparentes et cachées ?

C’est Dieu comme en atteste la nature première de l’homme (fitra) et le raisonnement rationnel objectif.

Il n’est donc pas étonnant que les créatures aient un devoir vis-à-vis de ce Créateur, Bienfaiteur : le devoir de L’adorer, de se soumettre à Lui, de Le supplier et de se tenir à Sa noble porte : « Glorifie le nom de ton Seigneur, le Très Haut, Celui qui a créé et agencé harmonieusement, qui a décrété et guidé, et qui a fait pousser le pâturage, et en a fait ensuite un foin sombre. » (87 : 1 – 5), « Ô hommes ! Adorez votre Seigneur, qui vous a créés vous et ceux qui vous ont précédés. Ainsi atteindriez-vous la piété. C’est Lui qui vous a fait la terre pour lit, et le ciel pour toit ; qui précipite la pluie du ciel et par elle fait surgir toutes sortes de fruits pour vous nourrir » (2 : 21 – 22).

[1] – rapporté par al-Bukhârî et Muslim

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