L’érudit qatari, son éminence shaykh ‘Abdullâh ibn Zayb Âl Mahmûd, président des tribunaux juridiques et des affaires religieuses au Qatar (décédé en 1997), a permis aux pèlerins voyageant en avion d’entrer en état de sacralisation après leur déparquement à Djeddah. Selon lui, les repères (mawâqît makâniyya) déterminés par le Prophète (ﷺ), à partir desquels le pèlerin doit entrer en état de sacralisation, sont exclusivement des repères terrestres, pour les pèlerins se rendant à la Mecque par voie terrestre, passant par ou proche de ces points. Par contre, lorsque l’avion survole le repère (mîqât), on ne pourrait dire que les passagers soient arrivés à cet endroit, ni au niveau linguistique (lughatan), ni en considérant l’usage (‘urfan). D’autant plus que se changer dans l’avion est très compliqué et gênant. Par conséquent, il n’y a aucun mal de retarder l’entrée en état de sacralisation (ihrâm) jusqu’à l’arrivée à l’aéroport de Djeddah sans être redevable d’une immolation d’une bête.
L’avis des malikites concernant les passagers à bord des navires conforte l’avis de shaykh ‘Abdullâh ibn Zayb Âl Mahmûd. En effet, les malikites ont permis aux pèlerins se rendant au Pèlerinage à bord de navires en provenance du Soudan et de l’Egypte, d’entrer en état de sacralisation une fois descendus à terre.
Parmi les savants érudits partageant cet avis (considérant Djeddah comme mîqât pour les pèlerins voyageant en avion) : shaykh ‘Atiyya Saqr, ancien président du comité de la fatwa au sein d’al-Azhar (c’est également l’avis du comité), shaykh Muhammad at-Tâhir Ben ‘Âshûr, ancien shaykh de la Zaytûna, Dr. Muhammad al-Habîb Belkhûja, ancien Mufti de la Tunisie et secrétaire générale de l’Académie du droit musulman (al-majma’ al-fiqhî al-islâmî), affiliée à la Ligue Islamique Mondiale (à la Mecque), shaykh ‘Abdullâh Guennoun, l’un des grands savants marocains et shaykh Mustafâ az-Zarqâ.
Moncef Zenati