L’établissement de la dignité humaine et des droits de l’homme

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L’établissement de la dignité humaine et des droits de l’homme

L'établissement de la dignité humaine

Le Coran déclare que l’homme est un être honoré par Dieu : Il l’a créé de Ses mains, et lui a insufflé Son souffle de vie. Il a fait de lui Son vicaire sur Terre et lui a assujetti tout ce qu’il y a dans l’univers : sur terre et dans le ciel : « Certes, Nous avons honoré les fils d’Adam. Nous les avons transportés sur terre et sur mer, leur avons attribué de bonnes choses comme nourriture, et Nous les avons nettement préférés à plusieurs de Nos créatures. » (17 : 70), « Ne voyez-vous pas qu’Allah vous a assujetti ce qui est dans les cieux et sur la terre ? Et Il vous a comblés de Ses bienfaits apparents et cachés. » (31 : 20), « Et Il vous a assujetti tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, le tout venant de Lui. » (45 : 13), « Lorsque Ton Seigneur confia aux Anges : « Je vais établir sur la terre un vicaire (khalifah) ». Ils dirent : « Vas-Tu y désigner un qui y mettra le désordre et répandra le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier ? » -Il dit : « En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas ! » (2 : 30).

C’est pourquoi le Coran condamne l’attitude de certains rigoristes qui consiste à interdire les bonnes choses : « Dis : « Qui a interdit la parure d’Allah, qu’Il a produite pour Ses serviteurs, ainsi que les bonnes nourritures ? » » (7 : 32).

Il condamne certains pour avoir humilié leur propre personne en prenant comme divinités la nature et ses forces, alors qu’en principe, celles-ci sont au service de l’être humain : « Parmi Ses merveilles, sont la nuit et le jour, le soleil et la lune : ne vous prosternez ni devant le soleil, ni devant la lune, mais prosternez-vous devant Allah qui les a créés, si c’est Lui que vous adorez. » (41 : 37).

Il condamne certains pour avoir perdu leur personnalité, en suivant aveuglement les autres : « Et ils dirent : « Seigneur, nous avons obéi à nos chefs et à nos grands. C’est donc eux qui nous ont égarés du Sentier. » » (33 : 67).

Il condamne certains qui ont laissé à certains autres le pouvoir de leur dicter le licite et l’illicite en s’y soumettant totalement, leur attribuant ainsi les qualités de la divinité : « Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le Christ fils de Maryam (Marie), comme Seigneurs en dehors d’Allah, alors qu’on ne leur a commandé que d’adorer un Dieu unique. » (9 : 31).

L'établissement des droits de l'homme

En affirmant et confirmant la dignité humaine, le Coran a déclaré, depuis 14 siècles, les droits de l’homme :

Le droit à la réflexion et à la méditation : « Dis : « Regardez ce qui est dans les cieux et sur la terre. » (10 : 101), « Dis : « Je vous exhorte seulement à une chose : que pour Allah vous vous leviez, par deux ou isolément, et qu’ensuite vous réfléchissiez » » (34 : 46).
Le droit à la liberté religieuse : « Nulle contrainte en religion !» (2 : 256).
Le droit à l’expression, au commandement du bien et à la prohibition du mal : « Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable » (9 : 71).
Le droit à l’égalité : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah » (49 : 13).
Le droit de jouir des bonnes choses : « Dis : « Qui a interdit la parure d’Allah, qu’Il a produite pour Ses serviteurs, ainsi que les bonnes nourritures ? » » (7 : 32).
Le droit au mariage et à la fondation d’une famille « Et parmi Ses signes Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté » (30 : 21).
Le droit, après le mariage, d’avoir des enfants : « Allah vous a fait à partir de vous-mêmes des épouses, et de vos épouses Il vous a donné des enfants et des petits-enfants » (16 : 72).
Le droit des enfants à la vie « Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté. Nous vous nourrissons tout comme eux. » (6 : 151).
Le droit de l’homme à la vie « Ne tuez qu’en toute justice la vie qu’Allah a fait sacrée» (16: 151) et (17: 33), « quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. » (5 : 32)
Le droit au travail et à la recherche de la subsistance « C’est Lui qui vous a soumis la terre : parcourez donc ses grandes étendues. Mangez de ce qu’Il vous fournit » (67 : 15).
Le droit pour l’homme et la femme de jouir de ce que chacun a acquis d’une manière licite : « aux hommes la part qu’ils ont acquise, et aux femmes la part qu’elles ont acquise » (4 : 32).
Le droit au respect de l’habitation privée et de l’intimité : « Ô vous qui croyez ! N’entrez pas dans des maisons autres que les vôtres avant de demander la permission [d’une façon délicate] et de saluer leurs habitants. Cela est meilleur pour vous… Et si on vous dit : « Retournez », eh bien, retournez. » (24 : 27 – 28).
Le droit à la protection de la vie et de la propriété « Ô les croyants ! Que les uns d’entre vous ne mangent pas les biens des autres illégalement. Mais qu’il y ait du négoce (légal), entre vous, par consentement mutuel. Et ne vous tuez pas vous-mêmes. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous. » (4 : 29).
Le droit à la protection de la dignité et de l’honneur « Ô vous qui avez cru ! Qu’un groupe ne se raille pas d’un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux. Et que des femmes ne se raillent pas d’autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu’elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets (injurieux). » (49 : 11).
Le droit à la légitime défense « Donc, quiconque transgresse contre vous, transgressez contre lui, à transgression égale. Et craignez Allah. Et sachez qu’Allah est avec les pieux. » (2 : 194).
Le droit à la justice : « et quand vous jugez entre des gens, de juger avec équité » (4 : 58), « Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité: cela est plus proche de la piété » (5 : 8).
Le droit à l’indispensable et au minimum vital en cas d’incapacité ou de pauvreté : « et sur les biens desquels il y a un droit bien déterminé [la Zakat] pour le mendiant et le déshérité » (70 : 24 – 25).
Le droit de discuter les décisions des gouvernants, de les contredire et de s’en référer à Dieu et au Messager (ﷺ) « Ô les croyants ! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et au Messager » (4 : 59).
Le droit de réprouver le mal, et de lutter contre l’injustice et la corruption : « Et ne vous penchez pas vers les injustes : sinon le Feu vous atteindrait. » (11 : 113), « Et craignez une calamité qui n’affligera pas exclusivement les injustes d’entre vous » (8 : 25), « N’obéissez pas à l’ordre des outranciers, qui sèment le désordre sur la terre et n’améliorent rien. » (26 : 151 – 152).

Une attention particulière aux droits des plus faibles

Le Coran a établi les droits de l’homme d’une manière générale. Mais il accorde une attention particulière aux droits des plus faibles et des plus vulnérables : « Quant à l’orphelin, donc, ne le maltraite pas. » (93 : 9), « « Qu’est-ce qui vous a acheminés à Saqar ? » Ils diront : « Nous n’étions pas de ceux qui faisaient la Salat, et nous ne nourrissions pas le pauvre » » (74 : 42 – 44), « Vois-tu celui qui traite de mensonge la Rétribution ? C’est bien lui qui repousse l’orphelin, et qui n’encourage point à nourrir le pauvre. » (107 : 1 – 3). Le Coran ne se contente pas de prescrire l’obligation de nourrir les pauvres, mais il prescrit aussi l’obligation d’inciter à nourrir les pauvres.

Le Coran dit en s’adressant à la société jahilienne rongée par l’injustice sociale : « Mais non ! C’est vous plutôt, qui n’êtes pas généreux envers les orphelins ; qui ne vous incitez pas mutuellement à nourrir le pauvre » (89 : 17 – 18).

Il ordonne la préservation des biens de l’orphelin, si celui-ci en possède, et a compté cela parmi ses dix commandements dans la sourate les bestiaux : « Et ne vous approchez des biens de l’orphelin que de la plus belle manière, jusqu’à ce qu’il ait atteint sa majorité » (6 : 152). Il met en garde contre le fait d’en disposer illégalement en disant : « Ceux qui mangent [disposent] injustement des biens des orphelins ne font que manger du feu dans leurs ventres. Ils brûleront bientôt dans les flammes de l’Enfer. » (4 : 10).

Le Coran accorde même aux pauvres et aux orphelins indigents une part du Trésor Public : « Les Sadaqâts ne sont destinés que pour les pauvres, les indigents » (9 : 60).

Il leur octroie également une part dans les biens des proches parents et du reste de la communauté : « La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelqu’amour qu’on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l’aide et pour délier les jougs, d’accomplir la Salat et d’acquitter la Zakat. » (2 : 177), « Ils t’interrogent : « Qu’est-ce qu’on doit dépenser ? » Dis : « Ce que vous dépensez de bien devrait être pour les père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres et les voyageurs indigents » (2 : 215).

Plus encore, le Coran fait de la défense des plus faibles l’une des causes légitimant le combat : « Et qu’avez-vous à ne pas combattre dans le sentier d’Allah, et pour la cause des faibles: hommes, femmes et enfants » (4 : 75).

Par ailleurs, le grand nombre de versets incitant à affranchir les esclaves ou ordonnant de le faire en guise d’expiation, permet de conclure, par induction, que l’affranchissement des esclaves est l’une des finalités du Coran.